Dharma
Le terme dharma provient du sanskrit. C’est un terme difficile à transcrire mais qui signifie en quelque sorte « enseignement ». C’est l’un des « trois trésors » ou « trois Joyaux » du bouddhisme : Le Bouddha (l’Éveillé), le Dharma (l’enseignement) et le Sangha (la communauté).
Le dharma dans la culture védique c’est l’ordre, la norme. Rappelons ce qu’est le veda. Le veda c’est le « savoir », la « science » mais c’est surtout un corpus d’écrits sacrés, c’est l’ensemble des textes autour desquels s’est édifiée la doctrine brahmanique du sacrifice et de l’acte rituel (karman).
Ils contiennent des connaissances sur l’histoire, l’astronomie, la médecine, l’architecture, l’ésotérisme, la psychologie et bien d’autres aspects des sciences humaines. Mais c’est la philosophie et la religion qui représentent le sujet primordial de ces écrits. La Bhagavad-Gita (“Le Chant de Dieu”) également surnommée “La Bible hindoue”, en constitue l’essence principale.
Le dharma se rapporte à la loi et à la coutume et correspond à l’un des quatre buts de l’existence. C’est la justice idéale rendue vivante, le principe selon lequel chaque chose est manifestée.
Il est dit qu’un homme crée son propre bonheur ou malheur en vivant plus ou moins proche du Dharma.
La doctrine du dharma peut être résumée par ce que l’on appelle la « conditionnalité », qui est le cœur de l’enseignement du Bouddha. Pour exister, tous les phénomènes dépendent de nombreuses conditions. Quand ces conditions changent ou cessent d’exister, le phénomène lui-même change ou cesse d’exister.
Si le dharma est associé au bouddhisme et qu’il représente la somme des enseignements et des méthodes proposées pour arriver à la compréhension du monde et de soi, il reste surtout un concept fondamental de l’hindouisme.
L’étude du dharma est finalement l’étude de la vie elle-même : une tentative de compréhension des phénomènes externes et internes qui vise à laisser s’effacer la séparation qu’il y a entre microcosme et macrocosme, entre l’homme et l’Univers.
Dans la conception hindouiste, on sait que le vrai « Moi » n’est ni le corps ni le mental. Il existe cependant une identité totale d’essence entre ce qui constitue ma véritable nature – l’atman – et le brahman. Une étroite corrélation qui unit l’individu au cosmos. « Le jîva est Shiva, Shiva est le jîva. Ce jîva n’est autre que Shiva ». Pour le dire autrement « Mon âme est Dieu et Dieu est mon âme ». « Le macrocosme et le microcosme sont construits exactement sur le même plan ».
Dès lors l’homme n’a pas à sortir de lui-même pour connaître l’univers puisqu’il le contient. Se connaissant il peut tout connaître.
L’hindouisme présente parfois le dharma comme « l’action juste » et pour le comprendre il faut savoir que selon la philosophie du Veda, l’homme devrait avoir quatre buts dans la vie :
- Le dharma, qui donne la disposition sociale et psychologique de la personne, ce qui définit ses qualités, son être, ses qualités intrinsèques.
- Artha, la richesse, les intérêts, les moyens. C’est un des buts de la vie des gens que d’acquérir des moyens.
- Kâma, l’amour et les plaisirs.
- Moksha, la libération, le détachement.
C’est dans ce sens que le dharma participe des buts de l’humanité, des hommes et de chaque chose. Le dharma, c’est l’être qui est au-delà du conditionnement temporel et qui est le véritable acteur.
Dans le bouddhisme toujours, c’est la conditionnalité qui nous permet de nous transformer par nos actes et par nos états d’esprit.
La méditation mais aussi le yoga -Paris nous aident à rassembler et à canaliser nos énergies éparpillées pour commencer à éprouver le dharma, à voir les choses telles qu’elles sont ; telles que le Bouddha les a vues.
Le Karma
Le dharma est donc une direction à prendre et est étroitement lié au concept de karma qui en découle. Si le dharma donne la loi d’existence, le karma est la façon dont cette loi se met en marche.
On considère souvent à tort le karma comme le destin, la fatalité mais son sens est bien différent : karma signifie « action« . Le principe du karma est neutre, il s’agit d’une loi de « cause à effet ». Une action produit un effet. Le résultat de l’action peut différer selon l’intention de la personne qui agit. Ce n’est donc pas l’acte en lui-même qui est le plus important mais le fait d’être conforme au dharma. Puisque tous les êtres sont contraints à l’action, l’enchaînement de leurs actes et leurs résultats donneront les états qu’ils connaîtront par la suite.
Tout acte, toute action entraîne une réaction, toute cause implique un effet. Cet enchaînement des causalités, des causes-effets, est le karma.
Dans la culture indienne, le karma en tant qu’énergie de causalité, conduit donc à des successions d’actions et de réactions qui se prolongent de vies en vies, d’incarnations en incarnations, et gouvernent les circonstances de chacun. Selon les Veda, l’âme individuelle, ou Atman, peut s’incarner dans différentes formes de vie, végétale, animale ou humaine.
L’âme traverse le Samsâra, la roue des morts et des naissances, au fil de ses incarnations dans différents corps, pour expérimenter le monde et finalement pour prendre conscience de sa nature spirituelle, qui est au-delà la nature temporelle de cet univers.
Quand le dharma s’exprime dans le monde manifesté, il se confronte à la matière, à la réalité, donc il se manifeste comme une loi double. Cette loi double cause / effet s’appelle karma. Le karma est donc l’application du dharma dans le monde manifesté.
La recherche du bonheur, sous toutes ses formes, trouve sa source dans l’impulsion des désirs qui génèrent les tensions existentielles qui nous tourmentent. Nous finissons pas être pris au piège de nos besoins et désirs.
Ceci génère nos actions, des karmas, de trois sortes:
- Prârabdha Karma : le karma attribué à cette vie et qui s’épuisera à son terme;
- Agâma Karma : les nouveaux karmas qui sont créés au cours de la vie présente et qu’il faudra « brûler » tôt ou tard;
- Sanchita Karma: ceux qui attendent d’être réalisés dans des vies futures.
Pratiquer le dharma est la méthode suprême pour améliorer la qualité de notre vie humaine car la qualité de la vie ne dépend pas du développement extérieur ou du progrès matériel, mais du développement intérieur de la paix et du bonheur.
Le Svadharma
La finalité du dharma c’est de retrouver l’équilibre. Si nous connaissons notre loi d’action, c’est elle qui va nous donner la réponse pour retrouver l’équilibre. Les moyens pour trouver une régulation qui ramène à l’équilibre, c’est le svadharma c’est à dire le dharma propre à chacun, la loi d’action propre à chacun.
Dans l’hindouisme, ce sont les devoirs d’un individu, en fonction de sa classe sociale, de sa caste ou de la disposition naturelle dans laquelle il se trouve et qu’il doit suivre.
Dans la Baghavad Gita on peut lire « Mieux vaut pour chacun sa propre loi d’action, même imparfaite, que la loi d’autrui, même bien appliquée. On n’encourt pas le péché quand on agit selon la loi de sa propre nature ».
Une manière de traduire svadharma serait vocation, canal de réalisation ou d’accomplissement.
Etre en paix avec soi-même veut dire tout simplement qu’on est avec son dharma, qu’on est dans son centre. L’intranquillité, l’angoisse, le stress viennent, d’un point de vue ésotérique, du fait que l’individu sait inconsciemment ou consciemment qu’il n’est pas dans son Dharma, il n’est pas en train d’être dans son Svadharma.
Le Dharma Yoga
Dès que l’on est en relation avec ce svadharma, on est en union avec soi-même. Or, lorsqu’on n’agit pas avec son svadharma, on cesse d’être en union avec soi-même. Cet état d’union avec soi-même, c’est-à-dire avec son propre svadharma ou sa loi intérieure est le yoga.
L’idée centrale du yoga est donc l’union avec son svadharma, puis ensuite avec le dharma du monde qui régit les règles fondamentales de la nature, des codes moraux et de l’ordre cosmique et social.
Se relier à son svadharma, s’accomplir et s’unifier c’est être en état de yoga.
Il n’y a bien évidemment pas un yoga consacré au dharma. Qu’il s’agisse de Hatha, Raja, Karma, Bhakti, Laya, Jnana on est toujours dans le yoga et dans l’union avec soi-même.
Sri Dharma Mittra
Sri Dharma Mittra, maitre de yoga très reconnu est le fondateur du Dharma Yoga Center à New-York a cherché cependant à développer une forme de yoga inspiré de toutes ces formes de yoga et tenant compte des huit membres du yoga Ashtanga de Patanjali.
Le Dharma Yoga est donc une forme de Hatha-Raja Yoga -Paris qui comprend des chants, de la méditation et de la relaxation, des exercices de respiration, et la pratique de poses ou postures et de mouvements d’assouplissements.
Né en 1939 dans le petit village de Pirapora au Brésil, il s’est initié très jeune au yoga à travers les livres que son jeune frère étudiait puis il poursuivi sa formation à New York auprès de Sri Swami Kailashananda. Après une initiation intense il a commencé à enseigner à partir de 1967.
Il est notamment célèbre pour s’être photographié lui même sur plus de 1300 postures et pour en avoir compilées 908 d’entre elles en 1984 sur un seul tableau, the Master « Yoga Chart of 908 Postures ».
On le retrouve suspendu dans de nombreux centres ou ashrams dans le Monde.
Il a enseigné pendant cinquante ans et de nombreux professeurs formés chez lui ont diffusé sa méthode dans le monde entier. Un yoga -paris dont la part spirituelle n’est pas négligée.
Le yoga, un art de vivre pour retrouver l’équilibre.