Nous sommes envahis en permanence par des pensées intrusives et involontaires qui finissent par saturer notre esprit.
Notre mental en effervescence permanente
Nous sommes envahis en permanence par des pensées intrusives et involontaires qui finissent par saturer notre esprit. Notre mental est en effervescence permanente et nous ne cessons presque jamais d’émettre des pensées. Et le seul fait de penser qu’on n’a pas de pensée est une pensée en soi. Nos pensées finissent par tourner en boucle. Platon définissait la pensée « comme un discours intérieur que l’âme tient en silence avec elle-même ». En psychologie cognitive, les phrases, les idées, les pensées qui nous accompagnent sont nommées pensées automatiques.
Elles traduisent ce que nous savons du monde, nos croyances, elles nous permettent de réfléchir, de résoudre nos problèmes et sont inscrites au plus profond de notre personnalité. Mais ces pensées peuvent entraver nos actions, nous empêcher de nous apaiser de nous détendre et provoquer des situations de stress qui menacent notre santé et perturbent notre équilibre psychologique. Les pensées sont en effet parfois très envahissantes, elles s’enchaînent en cascade, on les ressasse et elles peuvent alors prendre une dimension négative.
On rumine ainsi sur ce qu’on aurait dû faire ou ne pas faire, on tourne en rond avec des états de procrastination parfois très oppressants et même nos projections dans le futur peuvent se transformer en source d’angoisse. Or, plus on tente d’évacuer nos pensées parasites, plus elles ont tendance à nous obséder.
Ces pensées traduisent souvent nos sentiments réels, mais elles se bousculent, elles s’enchaînent les unes aux autres et elles s’éloignent parfois du sens réel de la situation.
La méditation pour combattre les pensées automatiques
Dans un précédent article nous avions abordé les bienfaits de la méditation et c’est sans nul doute l’une des méthodes les plus efficaces pour se dégager des pensées négatives qui nous envahissent. Il ne s’agit pas de les chasser purement et simplement mais de les réorienter pour accepter de lâcher prise, de faire des pauses mentales, de chercher le silence de l’esprit. Outre les avantages en terme de concentration retrouvée, il importe de bien saisir que c’est un moyen formidable pour se centrer sur le moment présent, de diriger pleinement notre attention sur ce que nous sommes en train de faire, de prendre conscience de nos mouvements respiratoires et de toutes les sensations qui leur sont associées.
On parle là d’accéder à un autre état de conscience, d’accepter les choses telles qu’elles sont en laissant de coté momentanément les idées de réussite, d’échec et même nos simples désirs. Une gageure dans un monde obnubilé par la quête de résultats et les objectifs de performances.
Pour atteindre cet état méditatif de pleine conscience, pour débrancher le pilote automatique qui nous fait agir en permanence de façon mécanique au point d’oublier de prendre conscience des choses aussi essentielles que le simple fait de manger et de respirer, on doit pouvoir retrouver son ancrage dans le sol, cesser littéralement de partir à la dérive. Parvenir à être là où nous sommes, s’enraciner dans la réalité de l’instant. Pour atteindre cet objectif, le yoga -Paris- est un outil formidable.
Un ancrage physique, énergétique et mental
Nous subissons tous la loi de Newtown sur la force de gravitation qui est une des lois physiques qui organise notre univers. Chaque partie de notre corps en contact avec le sol exerce ainsi une pression vers le bas. S’ancrer c’est accepter cette loi physique en acceptant de laisser le poids de notre corps se transférer dans le sol au travers de nos points d’appui. Mais c’est aussi accepter une force opposée, de même intensité qui agit comme une force rebond corollaire et qui nous permet de nous élever. La pureté de cette élévation dépend intimement de notre capacité à prendre appui dans le sol comme un sauteur en hauteur prend appui sur la piste pour franchir la barre.
Mais au delà des forces physiques qui nous gouvernent, s’ancrer c’est se connecter à la terre et reprendre conscience de son corps dans l’espace, de son intégralité, saisir ses véritables dimensions, son potentiel en acceptant de sortir de ses pensées, en rétablissant la relation entre la terre qui nous accueille et le ciel qui nous élève. Comme une antenne qui reçoit des impulsions telluriques et qui les transforme.
L’énergie du stress est celle du mouvement et de la dispersion mentale qui nous agite, nous ébranle, nous fatigue. S’ancrer, c’est s’opposer à cette énergie ascendante, sortir sa conscience de la tête et l’installer dans ses pieds, son bassin. C’est quitter le monde des rêves, de l’imaginaire, du spirituel pour revenir dans la réalité du monde terrestre, celui de la matière. On oppose d’ailleurs couramment les personnalités lunaires et ceux qu’on qualifie parfois de terrien.
La liste des bénéfices est longue : limiter nos pensées négatives, résorber notre sentiment d’insécurité, lutter contre nos crises d’angoisse, retrouver la confiance en soi, accepter le lâcher prise, cesser de résister à la vie pour mieux accomplir ses projets et réaliser ses rêves. Mais cela soulage aussi nos maux de tête, nos migraines, réactive notre circulation sanguine et nous redonne le contrôle sur nos émotions.
Comme dans la fable de Lafontaine, le roseau apprend moins majestueux que le chêne à plier sous le vent mais il garde son enracinement. Il s’agit de mieux faire face aux difficultés de la vie, de se consolider. Nous avions déjà vanté, à l’instar du yoga -Paris-, les mérites de la marche ou de la course à pieds dans les processus de méditation. Ces activités ont en commun qu’elles permettent de déplacer notre conscience dans nos pieds, de réapprendre à nous écouter sans jugement, à nous incarner pleinement.
L’enracinement et le premier chakra
Le premier chakra ou « chakra racine » s’appelle en sanskrit Muladhara, c’est la base de la vie, c’est le chakra des fondations. Symbolisé par un petit triangle, pointe tournée vers le bas, il désigne la Terre et la notion d’ancrage et d’enracinement, notre lien aux choses solides et terrestres. C’est la base de l’ensemble de tous les chakras. Il se situe au niveau du périnée c’est à dire à la base de la colonne vertébrale, entre les organes génitaux et l’anus, ce qu’on appelle aussi le plancher pelvien. C’est la couleur rouge qui le représente. Mais il concerne également les jambes et les pieds.
De la qualité de cet enracinement dépendent notre stabilité et notre équilibre tant d’un point de vue physique que psychologique. C’est lui qui nous conduit sur le bon chemin car c’est lui qui nous guide vers la satisfaction de nos besoins primordiaux ( faim, soif, repos, chaleur, sécurité…). Des besoins qui en l’absence de satisfaction sollicitent nos glandes surrénales et épuisent nos systèmes de défense interne. On lui associe en général les organes de l’estomac, de la rate et du pancréas.
Ainsi, lorsque notre chakra racine est fermé, cela engendre la peur et une anxiété quasi permanente de manquer entrainant des troubles digestifs, des douleurs dorsales, vertébrales et lombaires.
A contrario, ce chakra est ouvert et fonctionne bien chez ceux qui ont su développer leur force intérieure. Grâce à sa position verticale, qui fait que le chakra racine est orienté vers le bas, il nous permet alors de rester en contact avec la force terrestre. Pour renforcer ce chakra, la marche, le taï chi, les arts martiaux sont des disciplines idéales mais le yoga est indéniablement une voie royale.
S’enraciner et s’ancrer par le yoga
De manière générale, le corps en mouvement permet de mieux s’ancrer mais le yoga est une discipline idéale dans la mesure où nombre de postures nous obligent à nous recentrer à faire redescendre le « milieu » du corps énergétique au niveau du nombril quand il se situe pour des personnes en manque d’ancrage, au niveau de la poitrine ou au niveau de la tête. En yoga -Paris-, développer l’équilibre, c’est travailler sa stabilité mais aussi son calme et sa concentration. La respiration ( pranayama) favorise cette stabilité.
La posture de la montagne ou tadasana est l’une des plus efficaces pour bien s’ancrer dans le sol. Elle est incontournable. On se tient debout, pieds joints, orteils bien à plat sur le sol pour multiplier les points d’ancrage en augmentant les surfaces de contact avec le sol.
On doit en même temps éprouver la sensation qu’un fil tire notre tête vers le haut et que notre coccyx subit une attraction vers le sol. Cette posture est une amorce parfaite pour enchaîner d’autres postures. Car dés lors que nos pieds sont bien posés dans le sol, on peut mieux répartir notre poids et atteindre un juste équilibre. Sur l’expiration, on doit imaginer que notre respiration descend depuis le haut du crâne dans la colonne vertébrale jusqu’au coccyx. Cette détente doit gagner les jambes jusqu’aux pieds dont les talons sont posés dans le sol. On plante littéralement ses racines.
Dés lors que cet équilibre est atteint et que notre corps cesse de veiller on peut enchaîner une posture comme celle de l’arbre par exemple qui prend tout son sens en terme d’enracinement. On pourra alors répartir tout le poids du corps sur une seule jambe. Cette stabilité dépend principalement de l’ancrage de notre bassin. Il faut pour cela bien ressentir le lien qui s’établit entre le coccyx et le pied de soutien.
De manière plus générale, dans chaque posture de yoga il faut commencer par trouver l’ancrage, c’est de lui qu’on tirera tous les bénéfices des postures. Il faut donc toujours prêter attention aux parties de notre corps en contact avec le sol pour transférer le poids du corps dans le sol.
C’est ainsi qu’on pourra trouver son alignement interne, un alignement du corps physique, de la respiration et du mental. Plus les fondations de nos asanas sont solides plus nous sommes en mesure de développer cet espace interne et d’améliorer le passage de l’énergie à travers tout le corps. L’enracinement cultive la présence et développe une conscience fine et profonde de l’alignement.
Cela nous apaise, nous renforce au niveau énergétique et nous confère une assurance et une confiance en nous qui nous permet de vivre avec une plus grande sérénité chaque instant de notre vie.
Un art de vivre