Notre corps est traversé par de nombreux nadis. Certains nadis sont qualifiés de grossiers et on peut tout à fait les percevoir au niveau physique comme par exemple les artères, les veines ou les nerfs. Mais le corps n’est pas fait que de chair, il est aussi traversé par d’autres nadis moins perceptibles, des canaux énergétiques subtils. Des nadis subtils et des chakras qui permettent à prana, l’énergie cosmique de circuler dans le corps. En tant que corps subtils, il est difficile de les détecter et ils doivent avant tout être ressentis, perçus et visualisés dans nos états de conscience élevés.
Les nadis auxquels nous nous intéressons dans cet article sont donc les nadis subtils.
Un nadi est un mot sanskrit dont la racine « nad » signifie mouvement, vibration.
Les nadis sont donc des canaux énergétiques ou méridien pour reprendre un terme familier de l’acupuncture, assurant la circulation du prana, l’énergie vitale selon des règles complexes dépendant à la fois des cycles lunaires et solaires mais également de nos états propres.
Les nadis se situent au niveau de pranamaya kosa, l’enveloppe faite d’énergie vitale, de vitalité qui anime le corps physique ou grossier. Formant un réseau entrelacé de vaisseaux, les nadis assurent donc la circulation de l’énergie. On estime selon les vedas qu’ils seraient au nombre de 72000 mais certaines écoles considèrent qu’il n’y en aurait pas moins de 350 000 et qu’ils pourraient apparaitre pour ceux qui ont développé la vision psychique, sous forme d’ondes lumineuses. Parmi ces très nombreux nadis, 3 sont considérés comme très importants car ils constitueraient l’armature principale de notre corps pranique : Ida, pingala et sushumna. Ils sont intimement liés puisqu’Ida et Pingala s’enroulent autour de la colonne vertébrale qui est elle-même le siège de sushumna.
Il faut avoir en tête la représentation très connue du caducée pour bien visualiser cette combinaison symbolisée, dans la mythologie grecque, par deux serpents entrecroisés autour d’un axe, terminé en son sommet par deux ailes.
Ida et pingala s’entrecroisent en différents points ou centres énergétiques, les chakras dont les principaux et les plus connus sont, en remontant du plancher pelvien jusqu’au au crâne, au nombre de 7 :
- Muladhara
- Swadhistana
- Manipura
- Anahata
- Vishuddi
- Ajna
- Sahasrara
Ils sont reliés au corps par les padmas qui lient le corps physique et le corps étherique.
Si dans les nombreuses illustrations disponible les chakras sont représentés vers l’avant du corps, les lieux de résidence des chakras sont situés à l’arrière de la colonne vertébrale.
Chacun de ces nadis renvoie à des caractéristiques propres qui déterminent des qualités énergétiques spécifiques. Avant de rentrer dans les détails, nous pouvons les considérer de façon générale.
Ida, situé dans le côté gauche du corps, véhicule l’énergie négative, l’énergie lunaire et féminine. Une énergie qualifiée de froide et qui est reliée au système nerveux para sympathique dont la finalité principale est de ralentir les fonctions du corps.
Pingala, quant à lui, se situe dans le côté droit du corps et véhicule l’énergie positive, l’énergie solaire et masculine. Énergie qualifiée de chaude, elle est reliée au système nerveux sympathique dont la finalité principale est d’accélérer les fonctions du corps.
Sushumna enfin, pour terminer ce petit tour d’horizon, est localisé dans la colonne vertébrale, au niveau de la moelle épinière. C’est le lieu du passage de la kundalini.
Pour la plupart des gens, sushumna reste fermé et l’énergie vitale circule à travers ida et pingala. Il faut ainsi apprendre à élever notre niveau de conscience pour libérer ce nadi.
Il y a une interaction très fine et très complexe entre les nadis et le corps physique, entre le corps physique et le mental, entre le mental et le prana.
Le yoga-paris et les exercices de respiration ou d’élévation de la conscience associés permettent en les activant, la purification des nadis et leur activation offrant au prana les moyens de circuler plus librement et aux différentes fonctions du corps, ceux de remplir pleinement leur rôle.
Lorsqu’au contraire l’énergie ne circule pas et que les nadis sont encombrés, cela tend à inhiber nos émotions ce qui nous incite généralement à compenser nos frustrations par une fuite en avant dans des activités délétères ou par un comportement négatif.
Ida
Ida est donc le vaisseau latéral qui se situe à gauche de la colonne vertébrale et du canal axial, sushumna. C’est lui qui régit la force mentale et nos capacités d’intériorisation. Ida prend son siège au niveau du premier chakra, Mulhadara lui-même situé sur le plancher pelvien. Remontant du côté gauche de la colonne, il irrigue l’hémisphère droit du cerveau et aboutit dans la narine gauche. Ida correspond à l’énergie lunaire, notre élément énergétique féminin, l’énergie du Yin. Froide et ascendante, cette énergie est représentée par la couleur bleue.
Ida renvoie aux éléments Terre et Eau. En influençant le système nerveux parasympathique, ce nadi transmet aux organes les impulsions nécessaires à leur stimulation et à leur fonctionnement.
En irrigant le cerveau droit, Ida est en charge des perceptions psychiques et extrasensorielles. C’est pourquoi on considère qu’il est à l’origine de nos activités créatives et artistiques mais qu’il est également un support pour nous aider à nous orienter dans l’espace.
L’énergie froide et lunaire permet d’abaisser la température du corps.
Ida représente notre subconscient, il nous libère de nos peurs et de nos sentiments de culpabilité souvent à l’origine de nos désordres psychiques comme la dépression. Lorsqu’il y a un déséquilibre, nous nous confrontons à l’ignorance et la paresse et nous réfugions dans un état d’esprit passif tourné exclusivement vers le passé.
Pingala
Pingala prend sa source à la droite de la colonne lui aussi au niveau du chakra Mulhadara et s’enroule tout comme Ida autour de sushumna, irrigue l’hémisphère gauche du cerveau et aboutit dans la narine droite.
Pingala correspond à l’énergie solaire, le yang, le principe masculin. Chaude, dynamique et descendante, elle est représentée par la couleur rouge et renvoie aux éléments Feu et Air.
Relié au système nerveux sympathique, pingala stimule l’activité musculaire en libérant notamment l’adrénaline. Pingala contrôle le rythme cardiaque, active le corps physique et oriente la conscience vers le monde extérieur.
Relié à l’hémisphère gauche il est à l’origine de nos capacités de raisonnement, d’analyse et de logique. En tant qu’énergie chaude, pingala permet d’augmenter la chaleur du corps et contrôle l’énergie digestive. Il est aussi régulateur de l’énergie nécessaire au travail et à l’action.
Lorsqu’il est bloqué ou déséquilibré, il provoque des maladies inflammatoires et peut être à l’origine de certains troubles cardiovasculaires ou digestifs.
Il influence alors nos comportements vis-à-vis des autres, nous rendant dominateurs, irritables, excessivement matérialistes, voire agressifs.
Sushumna
Sushumna, c’est le canal du « feu cosmique ». Si dans le corps physique il correspond à la moelle épinière, dans la dimension du corps subtil, il est considéré comme le canal de circulation de la Kundalini, l’énergie spirituelle latente que d’aucuns considèrent comme l’expression énergétique de la puissance divine et qui est représentée sous la forme d’un serpent lové.
Situé au centre, dans le canal axial et en avant de la colonne vertébrale, sushumna dont le diamètre serait inférieur à l’épaisseur d’un cheveu, renvoie à une énergie neutre correspondant à l’équilibre entre l’énergie lunaire et l’énergie solaire.
Il serait relié sans pour autant se confondre, avec le système nerveux central ou système cérébro-spinal. En traversant la colonne, il traverse et alimente l’ensemble des chakras. A l’origine du contrôle de toutes les fonctions de l’organisme, il permet de réguler nos activités physiques et psychiques.
Purification des nadis
Il est essentiel de purifier les nadis pour faciliter l’indispensable circulation du prana. Les blocages énergétiques au niveau des conduits ou méridiens étant à l’origine de nombreuses maladies organiques ou de troubles mentaux.
Ida et Pingala ne communiquent pas entre eux mais lorsqu’ils se neutralisent dans le chakra-racine Muladhara, l’énergie ne pouvant plus alors circuler dans les voies latérales, elle va devoir obligatoirement emprunter la voie médiane de sushumna.
A l’instar de l’acupuncture notamment, le yoga-paris et les exercices du pranayama agissent dans le sens de la purification et du renforcement des nadis.
Lorsque nous expérimentons des niveaux de conscience toujours plus élevés, cela permet aux chakras de s’ouvrir davantage, permettant ainsi un accès plus puissant à l’énergie propulsée par la kundalini. Plus cette énergie est forte et puissante, plus les chakras deviennent actifs, nous ouvrant ainsi des portes d’accès vers des niveaux de conscience toujours plus vastes permettant d’atteindre un certain degré de pureté et d’éveil.
Un magnifique chemin d’ouverture vers le monde et l’éveil que le yoga nous invite à emprunter.
Jusqu’à présent je savais pas que après un grand niveau de purification le lingala et ida s’unissent
Bravo pour cet article, à la fois simple et clair, et qui explique très bien la constitution du corps énergétique. Je vais l’utiliser pour enseigner ce thème à mes élèves.